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28 octobre 2014

Adrien BERTRAND, L'appel du sol

Adrien BERTRAND, L'appel du sol

       « L’Appel du sol, un des meilleurs livres de la guerre, net, vaillant, vivant, merveilleusement juste en même temps qu’exact, le plus équilibré peut-être qu’on ait écrit sur la grande renouveleuse de toutes les questions ». Le Figaro 1917

       « …un ouvrage qui reste pourtant le premier en date des grands livres de guerre ». Hervé Bazin

       « Lire aujourd’hui L’Appel du sol, c’est replonger dans le cauchemar vécu par un bataillon de chasseurs alpins. Tout y est, les marches, l’attente, l’ennui et l’angoisse qui précèdent le combat, l’affrontement, les morts, le bonheur du ravitaillement ». Le Figaro 2008

       « … très noble et très fier ouvrage où les pages descriptives sont parmi les plus poignantes que les combattants aient produites ». André Billy

       « Parmi les meilleures œuvres de ce genre …….  Adrien Bertrand avait des dons littéraires remarquables… Sa mort à vingt-huit ans est une des pertes les plus cruelles que la littérature ait subies du fait de la guerre. …. le Vigny de sa génération ». Jean Norton Cru, Témoins

       Né en 1888 à Nyons, Drôme, d‘un père pasteur qui deviendra Secrétaire général de la Ligue contre les embusqués, Adrien Bertrand fait ses études à l’École Alsacienne, et commence à Paris une carrière de journaliste et de poète. Socialiste et pacifiste, il crée un revue littéraire « les Chimères » et collabore à plusieurs  journaux littéraires et politiques. En 1914, il est mobilisé et après quelques semaines au front sera rapatrié pour raisons médicales. En 1916, il reçoit le prix Goncourt 1914 pour son roman l’Appel du Sol, rédigé à l’hôpital, à partir de ses notes et de celles de son frère Georges Bertrand‑Vigne. Il décède en 1917. Un prix Goncourt de poésie, financé par un legs de sa femme, porta son nom.   

       L’Appel du sol, paru en feuilleton « en semi-direct » dans la Revue des deux mondes à partir du mois d’Août 1916, n’est pas qu’un magnifique et réaliste roman de guerre. Ecrit par un jeune pacifiste patriotique ami de Clémenceau, (qui fut son témoin de mariage), c’est une plongée dans la France de 1914 vue par un intellectuel humaniste au front. Rien n’y manque ; le patriotisme ardent de certains officiers mis en valeur par l’indifférence, voire le cynisme des soldats, l’incompétence meurtrière d’une partie de l’État-Major clairement perçue sur le front par l’absurdité de certaines offensives, menées malgré tout par des soldats courageux et massacrés, l’amour d’une certaine vision de la France  par ces soldats méridionaux envoyés à la mort dans le Nord et l’Est qu’Adrien Bertrand réhabilite alors que la presse parisienne les conspuait[1]. Rapatrié pour raisons de santé après quelques mois au front, Adrien Bertrand rédigera son récit à partir de ses notes[2] et de celles de son frère Georges[3].

       Pacifiste avant la guerre, patriote au front, critique vis-à-vis de la hiérarchie militaire, humain et courageux avec ses troupes, Adrien Bertrand écrira[4] quelques mois avant sa mort en 1917 : « Il y a tant de sang que je suis écœuré et qu’il noie, pour moi, jusqu’à la noblesse de la lutte ».

Nouvelle édition 2014, avec la préface d’Hervé Bazin de l’Académie Goncourt, et un avant-propos biographique détaillé d’Yves Guérin.

Éditions Ampelos, 2014


[1] Dieuze, Lorraine ; le 20 Août 1914 les troupes allemandes très supérieures en nombre forcent les troupes françaises du XXème, XVème et XVIème Corps d’Armée au repli. Le 24 Août, le sénateur Gervais accuse les « soldats du Midi » (qui composaient le XVème corps), de lâcheté : « Les troupes de l’aimable Provence ont été prises d’un subit affolement. » Le lendemain, Clémenceau écrit « On connaît la nature impressionnable des Méridionaux »… Malgré les protestations immédiates des élus méridionaux, l’opinion publique blâmera longtemps les soldats occitans pour  ce qui s’avéra être en fait une erreur stratégique de l’Etat-Major.

[2] La victoire de Lorraine , réédition 2014, Éditions Ampelos

[3] Georges Bertrand-Vigne, officier d’Alpins dans le XVème Corps fût blessé, cité, nommé chevalier de la Légion d’honneur et promu pour ses actes de bravoure au combat. Il est à Dieuze et relate cet épisode dans son Carnet de route d’un officier d’Alpins. (réédition 2014 aux Éditions Ampelos).

[4] Lettre du 2 mai 1917 à Lucien Descaves, écrivain, anarchiste, cofondateur de l’Académie Goncourt.

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